Communiqué à 5 jours des élections

La prise de parole est dure aujourd’hui dans ce monde hyper-médiatisé, dans lequel l’instantané prime sur la réflexion et la tempérance. Elle est selon moi malgré tout bien nécessaire, parce qu’au simple titre de citoyen, chaque individu à le droit de s’exprimer sur une situation.

Voilà donc que je vous propose ma pierre à l’édifice.

Je n’écris ici ni pour juger, ni pour stigmatiser, et encore moins pour critiquer qui que ce soit. Ma démarche a pour simple objectif d’inciter à la réflexion dans ce moment de trouble dans lequel il est difficile de prendre cinq petites minutes pour réfléchir, mais cependant bien nécessaires pour que demeure l’esprit démocratique de notre république.

Nous avons peut-être tendance à l’oublier mais, l’exercice démocratique ne doit pas se baser simplement sur les ressentis ou les présupposés. Il doit surtout se fonder sur une réflexion, elle même basée sur des faits et des réalités scientifiques. Et dans un monde dans lequel la vérité scientifique est reléguée au second plan, notamment dans les médias au profit de l’instantanéité de l’information mais également du “buzz médiatique”, il apparaît donc toujours plus complexe de se construire une opinion.

Il faut tout d’abord que nous apprenions toutes et tous à dire que nous pouvons et avons le droit d’assumer le fait de ne pas avoir d’opinion sur un sujet, parce que pas assez informés, ou pas assez intéressés.

La deuxième tendance qui peut également être soulignée est celle du monde de “post-verité” dans lequel nous sommes entrés. Comme le dit brillamment le politologue Clément Viktorovitch, aujourd’hui “le problème n’est pas que les mensonges soient acceptés comme une vérité, [...] c’est que chacun croit en ce qu’il veut et ce qui disparaît alors c’est notre capacité à débattre sur des fondements communs”. Dans un monde dans lequel, Mme Rachida Dati notre ministre de la culture, peut nous affirmer dans le cadre de la campagne de la majorité présidentielle pour ces législatives qu’il ne s’agit pas de présenter leur programme comme la seule alternative au chaos, mais qu’il s’agit de choisir entre leur programme, qui représente les valeurs de la France ; et le chaos (économique, financier...) proposé par toutes les autres formations politiques, que pouvons nous y voir d’autre si ce n’est un mensonge éhonté, et assumé en plus de cela devant des milliers d’auditeurs.

Nous sommes donc en droit ici de nous poser la question de la responsabilité des personnalités politiques dans la construction de ce monde de non sens qu’est devenu notre espace politico-médiatique.

Et en regardant de plus près, on constate que cette responsabilité incombe à des politiques de tout bords, mais on peut par contre identifier le bord politique auquel tout ceci profite au regard des résultats électoraux des derniers scrutins, et il s’agit évidemment du Rassemblement National (RN).

Il est bien sûr naturel de rechercher des solutions aux défis que nous rencontrons de manière collective et individuelle, notamment en matière de sécurité et d'immigration, qui sont source d’inquiétude chez de nombreux français. Au delà du débat sur la construction par les médias de cet enjeu comme un enjeu de société structurant de pour société Française il est bon de se poser la question si le RN parviendrait à s’occuper efficacement de cette problématique. Pour cela il est nécessaire de ne pas nous détourner de la réalité et d’effectuer donc une analyse clairvoyante des propositions faites à travers leurs candidats présents dans le 577 circonscriptions françaises. Les réponses proposées par le RN sont malheureusement non-seulement inefficaces, mais également dangereuses pour notre démocratie.

Prenons d'abord l'exemple du candidat RN Pierre Gentillet, avocat candidat dans la 3ème circonscription du Cher, qui se réjouit ouvertement de la “chute de l'État de droit” à la condition de la mise au “pas du Conseil constitutionnel". Ces propos sont alarmants. Ils révèlent une volonté de saper les fondements mêmes de notre démocratie, d'affaiblir les institutions qui garantissent nos libertés individuelles et fondamentales et nous protègent d’un système politique autoritaire qui serait au service d’un nationalisme décomplexé.

En outre, nous ne pouvons ignorer les dérives antisémites historiques, mais aussi récentes au sein du RN. Françoise Billaud, candidate du RN pour ces législatives est une de celle qui a dû clôturer son compte Facebook après qu’il y soit retrouver des publications à la gloire du Maréchal Pétain, et encore cet exemple est loin d’être isolé. Un article du Monde a été publié à ce sujet que je vous invite à consulter.

Un autre exemple récent encore plus préoccupant est l'attitude de Marine Le Pen a la suite de la diffusion d’un extrait de l’émission “Envoyé spécial” qui refuse de reconnaître le caractère raciste d'une agression verbale subie par une femme racisée, à qui l'on demandait "d'aller à la niche". Cette incapacité à reconnaître et à caractériser cette agression des plus infâmes montrent bien le caractère variable de l’indignation de la future présidente du groupe Rassemblement National à l’assemblée.

Quant aux solutions proposées par le RN sur des questions comme la sécurité et l'immigration, elles sont non seulement simplistes, mais aussi contre-productives. Les politiques répressives et d'exclusion ne résolvent pas les problèmes de fond. Les études montrent que l’instauration d’une sécurité durable passe par des politiques de prévention, d'éducation, et de renforcement des liens sociaux. Et concernant l'immigration, sur représentée dans la délinquance, posons nous la question de savoir pourquoi ? N’y a-t-il pas la justement une responsabilité de ces gouvernements qui cherchent la répression la plus ferme possible, au détriment d’un accueil humain, et d’une intégration qui ne passe pas simplement par des efforts demandés aux migrants mais aussi par la possibilité d’une réelle insertion dans la société.

La peur, le ressentiment et la division ne conduiront jamais à une société meilleure. Au contraire, elles alimentent les conflits et affaiblissent notre nation. Il est de notre responsabilité de promouvoir des solutions qui rassemblent, qui respectent les droits de chacun et qui renforcent notre démocratie.

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